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V

au sommet du teyde.

Une cinquantaine de milles à peine séparent Las Palmas de Santa-Cruz. Le Seamew, revenu à sa vitesse normale de douze nœuds, mit quatre heures à franchir cette distance. À trois heures et demie, il mouillait dans le port de la capitale de Ténériffe.

Entre cette ville, rivale en importance de Las Palmas, et l’Europe, les communications sont fréquentes et faciles. De nombreuses lignes de steamers l’unissent à Liverpool, Hambourg, le Havre, Marseille et Gênes, sans compter la compagnie locale qui assure un passage bimensuel entre les diverses îles de l’archipel.

Étagée en amphithéâtre dans sa ceinture de montagnes, Santa-Cruz est de séduisant abord et peut aussi, à cet égard, soutenir la comparaison avec Las Palmas.

Sa grâce fut cependant insuffisante à secouer l’indifférence des passagers. Au cours de la traversée, ils n’avaient jeté que de vagues regards sur ces rivages grandioses et sauvages, aux rocs dénudés, vers lesquels les poussait l’hélice du Seamew. Au port, la plupart d’entre eux se contentèrent d’un bref coup d’œil vers la terre, et leur curiosité parut satisfaite.

Que leur importait ce spectacle, merveilleux assurément, mais rendu banal par l’accoutumance, cette ville, agréable sans doute, mais sans doute aussi trop pareille aux autres villes déjà visitées ? Leur unique préoccupation était le célèbre pic du Teyde, plus connu sous le nom de pic de Ténériffe, dont l’ascension,