pareille à celle de Fayal, s’ébranlait le lendemain à sept heures précises, au signal de Thompson. On pouvait y remarquer de nombreuses désertions.
Absent, le jeune ménage. Absent, le craintif Johnson, qui continuait à fuir les tremblements de terre.
« Il n’en a pourtant pas besoin pour osciller sur sa base ! » se permit de faire observer Roger.
Absents également, les Hamilton et Saunders. Absentes, enfin, deux ou trois passagères, auxquelles l’âge interdisait une excursion de si longue haleine.
La colonne ne comptait au total que cinquante-quatre touristes, en y comprenant don Hygino da Veiga, dont les deux frères avaient préféré rester à bord.
C’est grâce à don Hygino que Blockhead figurait parmi les excursionnistes. Thompson l’en aurait impitoyablement écarté, si le Portugais n’avait intercédé pour lui, en promettant pour le matin même la guérison de l’intéressant malade. Sur cette assurance, l’épicier honoraire avait été admis, mais à la condition qu’il se tiendrait invariablement à cent mètres derrière le dernier rang. Il s’avançait donc seul, sans autre compagnie que son âne et son ânier, et ne paraissait pas d’ailleurs autrement fâché de sa situation anormale. Blockhead était de ceux-là qui savent s’intéresser à tout, prendre toujours le bon côté des choses. Heureux caractère aux antipodes de celui du quinteux Hamilton !
Sortis de la ville par l’Est, les touristes, à huit heures, arrivèrent dans la campagne. Ils purent alors se croire revenus aux environs de Horta. Mêmes champs de céréales et de légumes. Dans le fond, les mêmes essences d’arbres s’élevaient en masses verdoyantes. Toutefois, une différence essentielle s’accusa bientôt entre Fayal et Saint-Michel, et tout en faveur de la seconde île. Ici, plus d’espaces arides, mais au contraire pas un pouce de terre cultivable qui ne fût cultivé. Plus de taillis rabougris sur les sommets que laissait apercevoir la coupée des vallées, mais de superbes futaies de sapins, admirable résultat des incessants