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où il est prouvé que johnson est un sage.

L’ile de Saint-Michel affecte grossièrement la forme d’une gourde très allongée. Au centre, dans les deux anses qui déterminent la partie resserrée de la gourde, deux villes : Ponta-Delgada, au Sud ; Ribeira-Grande, au Nord. Une route bonne et facile, qui ne dépasse pas deux cents mètres d’altitude, réunit ces deux villes presque égales par le nombre de leurs habitants, et distantes l’une de l’autre de dix-huit kilomètres environ.

Mais le reste de l’île, à droite et à gauche de cette dépression, se profile en crêtes plus élevées. Au deuxième jour était réservée la partie de l’Ouest, après une nuit passée à Ribeira-Grande, où des montures de relais seraient amenées de Ponta-Delgada. Le premier jour devait suffire à visiter la partie orientale.

En tenant compte des sinuosités de la route, c’était pour chaque journée un trajet d’une quarantaine de kilomètres, tâche assez rude en somme. Renseignements pris auprès de Robert et des guides, Thompson avait cru devoir avancer à six heures et demie le départ fixé à huit heures par le programme.

Cette décision lui valut une scène terrible d’Hamilton et de Saunders. Les deux acolytes se plaignirent avec violence de ces continuels changements à un programme, qui aurait dû cependant faire la loi des parties.

« Et, monsieur, retenez bien ceci, avait conclu Saunders en détachant les syllabes : « Je-ne-par-ti-rai-pas-à-six-heures-et-demie ! »

— Ni moi non plus, avait signifié le baronnet jaloux d’égaler