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IX

un point de droit.

Le 22, le Seamew mouilla de bon matin devant Ponta-Delgada, capitale de Saint-Michel, sa dernière escale aux Açores.

Grande de sept cent soixante-dix kilomètres carrés, comptant près de cent vingt-sept mille habitants, cette île est la plus importante de l’archipel, et sa capitale, avec ses dix-sept mille âmes, est la quatrième ville du royaume de Portugal. Protégée à l’Est et à l’Ouest par deux caps : la Ponta-Delgada, qui lui donne son nom, et la Ponta-Galé, une digue de huit cent cinquante mètres de long achève de rendre très sûre sa rade fermée, suffisante pour cent navires.

C’est entre cette digue et le rivage que le Seamew avait mouillé, au milieu d’un grand nombre d’autres bâtiments à voiles et à vapeur. Au Nord, Ponta-Delgada s’élevait en terrasses, séduisante par ses maisons très blanches symétriquement disposées. De tous côtés, elles rayonnent, s’égrenant peu à peu dans un océan de jardins superbes, qui font à la ville une verdoyante auréole.

La plupart des passagers s’étant trop attardés dans leurs couchettes, la descente à terre fut remise à l’après-midi. Trois jours pleins étant consacrés à l’île de Saint-Michel, et quatre ou cinq heures devant largement suffire à parcourir Ponta-Delgada, il n’y avait pas lieu de se presser.

Cependant, ce n’est pas sans orages que cette décision put être adoptée. Certains manifestèrent un mécontentement très vif. Saunders et Hamilton furent parmi les plus grincheux, cela va de soi. Encore un accroc au programme ! Cela devenait intolérable ! Ils allèrent porter leurs doléances à l’Administration.