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l’île à hélice.

ne présente qu’un ovale régulier, circonscrit par un horizon de mer, et, si loin que le regard puisse se porter au large, il n’y a aucune terre en vue.

Et pourtant, la veille, pendant la nuit, après avoir quitté le village de Freschal dans la voiture de l’Américain, Sébastien Zorn, Frascolin, Yvernès, Pinchinat, n’ont pas cessé de suivre la route de terre sur un parcours de deux milles… Ils ont pris place ensuite avec le char à bancs dans le ferry-boat pour traverser le cours d’eau… Puis ils ont retrouvé la terre ferme… En vérité, s’ils eussent abandonné le littoral californien pour une navigation quelconque, ils s’en seraient certainement aperçu…

Frascolin se retourne vers Calistus Munbar :

« Nous sommes dans une île ?… demande-t-il.

— Comme vous le voyez ! répond le Yankee, dont la bouche dessine le plus aimable des sourires.

— Et quelle est cette île ?…

— Standard-Island.

— Et cette ville ?…

— Milliard-City. »



V

STANDARD-ISLAND ET MILLIARD-CITY.


À cette époque, on attendait encore qu’un audacieux statisticien, doublé d’un géographe, eût donné le chiffre exact des îles répandues à la surface du globe. Ce chiffre, il n’est pas téméraire d’admettre qu’il s’élève à plusieurs milliers. Parmi ces îles, ne s’en trouvait-il donc pas une seule qui répondit au desideratum des fondateurs de