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l’île à hélice.

Les quatre amis procèdent à leur toilette dans un cabinet confortable, — rapide et facile besogne, car il est « machiné » suivant les derniers perfectionnements modernes : robinets thermométriquement gradués pour l’eau chaude et pour l’eau froide, cuvettes se vidant par un basculage automatique, chauffe-bains, chauffe-fers, pulvérisateurs d’essences parfumées fonctionnant à la demande, ventilateurs-moulinets actionnés par un courant voltaïque, brosses mues mécaniquement, les unes auxquelles il suffit de présenter sa tête, les autres ses vêtements ou ses bottes pour obtenir un nettoyage ou un cirement complets.

Puis, en maint endroit, sans compter l’horloge et les ampoules électriques, qui s’épanouissent à portée de la main, des boutons de sonnettes ou de téléphones mettent en communication instantanée les divers services de l’établissement.

Et non seulement Sébastien Zorn et ses compagnons peuvent correspondre avec l’hôtel, mais aussi avec les divers quartiers de la ville, et peut-être, — c’est l’avis de Pinchinat, — avec n’importe quelle cité des États-Unis d’Amérique.

« Ou même des deux mondes, » ajoute Yvernès.

En attendant qu’ils eussent l’occasion de faire cette expérience, voici, à sept heures quarante-sept, que cette phrase leur est téléphonée en langue anglaise :

« Calistus Munbar présente ses civilités matinales à chacun des honorables membres du Quatuor Concertant, et les prie de descendre, dès qu’ils seront prêts, au dining-room d’Excelsior-Hotel, où leur est servi un premier déjeûner.

« Excelsior-Hotel ! dit Yvernès. Le nom de ce caravansérail est superbe !

— Calistus Munbar, c’est notre obligeant Américain, remarque Pinchinat, et le nom est splendide !

— Mes amis, s’écrie le violoncelliste, dont l’estomac est aussi impérieux que son propriétaire, puisque le déjeuner est sur la table, allons déjeuner, et puis…