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l’île à hélice.

Cette expression, dans la bouche du roi, rappelle les artistes au sentiment de la réalité. Devant le souverain qui leur parle ainsi, ils se sentent presque confus… ils baissent les yeux…

« Eh oui ! Messieurs, reprend le roi d’un ton enjoué. Ne suis-je pas astronome de l’observatoire de Standard-Island… et, ajoute-t-il non sans quelque émotion, inspecteur des étoiles… des étoiles filantes ?… »


IV

ULTIMATUM BRITANNIQUE.

Pendant cette dernière semaine de l’année, consacrée aux joies du Christmas, de nombreuses invitations sont envoyées pour des dîners, des soirées, des réceptions officielles. Un banquet, offert par le gouverneur aux principaux personnages de Milliard-City, accepté par les notables bâbordais et tribordais, témoigne d’une certaine fusion entre les deux sections de la ville. Les Tankerdon et les Coverley se retrouvent à la même table. Le premier jour de l’an, il y aura échange de cartes entre l’hôtel de la Dix-neuvième Avenue et l’hôtel de la Quinzième. Walter Tankerdon reçoit même une invitation à l’un des concerts de Mrs Coverley. L’accueil que lui réserve la maîtresse de la maison paraît être de bon augure. Mais, de là à former des liens plus étroits, il y a loin encore, bien que Calistus Munbar, dans son emballement chronique, ne cesse de répéter à qui veut l’entendre :

« C’est fait, mes amis, c’est fait ! »

Cependant, l’île à hélice continue sa paisible navigation, en se dirigeant vers l’archipel de Tonga-Tabou. Rien ne semblait même