« L’état sanitaire de Standard-Island ne laisse rien à désirer, je suppose ?…
— Jamais il n’a été meilleur.
— Il se pourrait, cependant, que quelques maladies épidémiques, l’influenza, le typhus, la petite vérole…
— Pas même le coryza, monsieur le ministre. Veuillez donc nous faire délivrer la patente nette, et, dès que nous serons à notre poste de relâche, les communications avec Mangia s’établiront dans des conditions régulières…
— C’est que… répondit le pasteur, non sans une certaine hésitation, si des maladies…
— Je vous répète qu’il n’y en a pas trace.
— Alors les habitants de Standard-Island ont l’intention de débarquer…
— Oui… comme ils viennent de le faire récemment dans les autres groupes de l’est.
— Très bien… très bien… répond le gros petit homme. Soyez sûr qu’ils seront accueillis à merveille, du moment qu’aucune épidémie…
— Aucune, vous dis-je.
— Qu’ils débarquent donc… en grand nombre… Les habitants les recevront de leur mieux, car les Mangiens sont hospitaliers… Seulement…
— Seulement ?…
— Leurs Majestés, d’accord avec le conseil des chefs, ont décidé qu’à Mangia comme dans les autres îles de l’archipel, les étrangers auraient à payer une taxe d’introduction…
— Une taxe ?…
— Oui… deux piastres… C’est peu de chose, vous le voyez… deux piastres pour toute personne qui mettra le pied sur l’île. »
Très évidemment le ministre est l’auteur de cette proposition, que le roi, la reine, le conseil des chefs se sont empressés d’accepter, et dont un fort tantième est réservé à Son Excellence. Comme dans les groupes de l’Est-Pacifique, il n’avait jamais été question de sem-