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de fêtes en fêtes.

d’inoubliables souvenirs. Et cette idée, il la communique au gouverneur, et le gouverneur l’adopte, sur avis du conseil des notables.

Oui ! Une grande fête est décidée pour le 15 novembre. Son programme comprendra un dîner d’apparat et un bal donnés dans les salons de l’hôtel de ville. À cette époque les Milliardais en villégiature seront rentrés, puisque le départ doit s’effectuer deux jours après.

Les hauts personnages des deux sections ne manqueront donc point à ce festival en l’honneur de la reine Pomaré VI, des Taïtiens européens ou indigènes et de l’escadre française.

Calistus Munbar est chargé d’organiser cette fête, et l’on peut s’en rapporter à son imagination comme à son zèle. Le quatuor se met à sa disposition, et il est convenu qu’un concert figurera parmi les plus attractifs numéros du programme.

Quant aux invitations, c’est au gouverneur qu’incombe la mission de les répartir.

En premier lieu, Cyrus Bikerstaff va en personne prier la reine Pomaré, les princes et les princesses de sa cour d’assister à cette fête, et la reine daigne répondre par une acceptation. Mêmes remerciements de la part du commandant-commissaire et des hauts fonctionnaires français, du contre-amiral et de ses officiers, qui se montrent très sensibles à cette gracieuseté.

En somme, mille invitations sont lancées. Bien entendu, les mille invités ne doivent pas s’asseoir à la table municipale. Non ! une centaine seulement : les personnes royales, les officiers de la division, les autorités du protectorat, les premiers fonctionnaires, le conseil des notables et le haut clergé de Standard-Island. Mais il y aura, dans le parc, banquets, jeux, feux d’artifice, — de quoi satisfaire la population.

Le roi et la reine de Malécarlie n’ont point été oubliés, cela va sans dire. Mais Leurs Majestés, ennemies de tout apparat, vivant à l’écart dans leur modeste habitation de la Trente-deuxième Avenue,