Page:Verne - L'Île à hélice, Hetzel, 1895.djvu/235

Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
l’île à hélice.

Le lendemain, enchanté de cette si simple et si cordiale réception, le quatuor redescend le chemin vers Papeeté.

La relâche à Taïti ne doit plus durer qu’une semaine. Suivant son itinéraire réglé d’avance, Standard-Island se remettra en route au sud-ouest. Et, sans doute, rien n’eût signalé cette dernière semaine pendant laquelle les quatre touristes ont complété leurs excursions, si un très heureux incident ne se fût produit à la date du 11 novembre.

La division de l’escadre française du Pacifique vient d’être signalée dans la matinée par le sémaphore de la colline qui s’élève en arrière de Papeeté.

À onze heures, un croiseur de première classe, le Paris, escorté de deux croiseurs de deuxième classe et d’une mouche, mouille sur rade.

Les saluts réglementaires sont échangés de part et d’autre, et le contre-amiral, dont le guidon flotte sur le Paris, descend à terre avec ses officiers.

Après les coups de canon officiels, auxquels les batteries de l’Éperon et de la Poupe joignent leurs tonnerres sympathiques, le contre-amiral et le commandant-commissaire des îles de la Société s’empressent de se rendre successivement visite.

C’est une bonne fortune pour les navires de la division, leurs officiers, leurs équipages, d’être arrivés sur la rade de Taïti, pendant que Standard-Island y séjourne encore. Nouvelles occasions de réceptions et de fêtes. Le Joyau du Pacifique est ouvert aux marins français, qui s’empressent d’en venir admirer les merveilles. Pendant quarante-huit heures, les uniformes de notre marine se mêlent aux costumes milliardais.

Cyrus Bikerstaff fait les honneurs de l’observatoire, le surintendant fait les honneurs du casino et autres établissements sous sa dépendance.

C’est dans ces circonstances qu’il est venu une idée à cet étonnant Calistus Munbar, une idée géniale dont la réalisation doit laisser