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l’île à hélice.

entendre et de les applaudir. Ils s’inclinent respectueusement, affirmant qu’ils sont aux ordres de Sa Majesté, et le surintendant prendra des mesures pour que la souveraine soit satisfaite.

Après l’audience, qui s’est prolongée pendant une demi-heure, les honneurs, décernés au cortège à son entrée au palais royal, lui sont de nouveau rendus à sa sortie.

On redescend vers Papeeté. Une halte est faite au cercle militaire, où les officiers ont préparé un lunch en l’honneur du gouverneur et de l’élite de la population milliardaise. Le champagne coule à pleins bords, les toasts se succèdent, et il est six heures, lorsque les embarcations débordent des quais de Papeeté pour rentrer à Tribord-Harbour.

Et, le soir, lorsque les artistes parisiens se retrouvent dans la salle du casino :

« Nous avons un concert en perspective, dit Frascolin. Que jouerons-nous à cette Majesté ?… Comprendra-t-elle le Mozart ou le Beethoven ?…

— On lui jouera de l’Offenbach, du Varney, du Lecoq ou de l’Audran ! répond Sébastien Zorn.

— Non pas !… La bamboula est tout indiquée ! » réplique Pinchinat, qui s’abandonne aux déhanchements caractéristiques de cette danse nègre.


XIV

DE FÊTES EN FÊTES.


L’île de Taïti est destinée à devenir un lieu de relâche pour Standard-Island. Chaque année, avant de poursuivre sa route vers le tropique du Capricorne, ses habitants séjourneront dans les pa-