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l’île à hélice.

eussent certainement fait plus de plaisir. Mais, à leur défaut, Yvernès, Frascolin et Pinchinat savent se contenter des hurrahs milliardais, pour lesquels Sébastien Zorn continue à professer un dédain absolu.

« Que pourrions-nous exiger de plus, lui dit Yvernès, quand on passe le tropique…

— Le tropique du « concert » ! réplique Pinchinat, qui s’enfuit sur cet abominable jeu de mot.

Et, lorsqu’ils sortent du casino, qu’aperçoivent-ils au milieu des pauvres diables qui n’ont pu mettre trois cent soixante dollars à un fauteuil ?… Le roi et la reine de Malécarlie se tenant modestement à la porte.


IX

L’ARCHIPEL DES SANDWICH.

Il existe, en cette portion du Pacifique, une chaîne sous-marine dont on verrait le développement de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est sur neuf cents lieues, si les abîmes de quatre mille mètres, qui la séparent des autres terres océaniennes, venaient à se vider. De cette chaîne, il n’apparaît que huit sommets : Nühau, Kaouaï, Oahu, Molokaï, Lanaï, Mauï, Kaluhani, Havaï. Ces huit îles, d’inégales grandeurs, constituent l’archipel havaïen, autrement dit le groupe des Sandwich. Ce groupe ne dépasse la zone tropicale que par le semis de roches et de récifs qui se prolonge vers l’ouest.

Laissant Sébastien Zorn bougonner dans son coin, s’enfermer dans une complète indifférence pour toutes les curiosités naturelles,