paye vingt-cinq francs un perdreau, on paie sans doute cent francs une paire de gants, et cinq cents francs une paire de bottes ?…
— Oh ! monsieur Zorn, la Compagnie ne s’arrête pas à ces bagatelles, s’écrie Calistus Munbar, et elle désire que les artistes du Quatuor Concertant soient défrayés de tout pendant leur séjour sur son domaine ! »
À ces offres généreuses, que répondre, si ce n’est en apposant les signatures sur l’engagement ?
C’est ce que font Frascolin, Pinchinat et Yvernès. Sébastien Zorn murmure bien que tout cela est absurde… S’embarquer sur une île à hélice, cela n’a pas de bon sens… On verra comment cela finira… Enfin il se décide à signer.
Et, cette formalité remplie, si Frascolin, Pinchinat et Yvernès ne baisent pas la main de Calistus Munbar, du moins la lui serrent-ils affectueusement. Quatre poignées de main à un million chacune !
Et voilà comme quoi le Quatuor Concertant est lancé dans une aventure invraisemblable, et en quelles circonstances ses membres sont devenus les invités inviti de Standard-Island.
VII
CAP À L’OUEST.
Standard-Island file doucement sur les eaux de cet océan Pacifique, qui justifie son nom à pareille époque de l’année. Habitués à cette translation tranquille depuis vingt-quatre heures, Sébastien Zorn et ses camarades ne s’aperçoivent même plus qu’ils sont en cours de navigation. Si puissantes que soient ses centaines d’hélices, attelées de dix millions de chevaux, à peine un léger frémissement se