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KÉRABAN-LE-TÊTU.

bois, qui donnait accès à l’échelle intérieure dans l’angle de la salle.

— Je vous accompagne, » répondit Ahmet.

Pendant ce temps, le seigneur Kéraban, Van Mitten, Bruno, Nizib et le second gardien, malgré la bourrasque, malgré les embruns, demeuraient à la baie des fenêtres brisées.

Ahmet et son compagnon eurent rapidement atteint, au niveau du toit, la plate-forme qui servait de base au pylône. De là, dans l’entre-deux des poutrelles, reliées par des croisillons, formant l’ensemble du bâti, se déroulait un escalier à jour, dont la soixantième marche s’adaptait à la partie supérieure du phare, supportant l’appareil éclairant.

La tourmente était si violente que cette ascension ne pouvait qu’être extrêmement difficile. Les solides montants du pylône oscillaient sur leur base. Par instants, Ahmet se sentait si fortement collé au garde-fou de l’escalier qu’il devait craindre de ne plus pouvoir s’en arracher ; mais, profitant de quelque courte accalmie, il parvenait à franchir deux ou trois marches encore, et, suivant le gardien non moins embarrassé que lui, il put atteindre la galerie supérieure.