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KÉRABAN-LE-TÊTU.

que notre demeure est à votre service. Bien des voyageurs y ont déjà cherché asile contre le mauvais temps et se sont contentés…

— De ce dont nous saurons bien nous contenter nous-mêmes ! » répondit Kéraban.

Et cela dit, les voyageurs prirent leurs mesures pour passer la nuit dans cette maisonnette. En tout cas, ils ne pouvaient que se féliciter d’avoir trouvé un tel refuge, si peu confortable qu’il fût, à entendre le vent et la pluie qui faisaient rage au dehors.

Mais, dormir, c’est bien, à la condition que le sommeil soit précédé d’un souper quelconque. Ce fut naturellement Bruno qui en fit l’observation, en rappelant que les réserves de l’araba étaient absolument épuisées.

« Au fait, demanda Kéraban, qu’avez-vous à nous offrir, mes braves gens,… en payant, bien entendu ?

— Bon ou mauvais, répondit un des gardiens, il y a ce qu’il y a, et toutes les piastres du trésor impérial ne vous feraient pas trouver autre chose ici que le peu qui nous reste des provisions du phare !

— Ce sera suffisant ! répondit Ahmet.