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KÉRABAN-LE-TÊTU.

décharges électriques, serait balayé à coups de bourrasque, et la bourrasque ne se déchaînerait pas sans que les vapeurs ne se résolussent en pluie.

Or, trois voyageurs, c’était tout ce que pouvait contenir l’araba. Ni Ahmet, ni Nizib ne pourraient chercher un abri sous sa toile, qui, d’ailleurs, ne résisterait peut-être pas aux assauts de la tourmente. Donc pour les cavaliers aussi bien que pour les autres, il y avait urgence à gagner la prochaine bourgade.

Deux ou trois fois, le seigneur Kéraban passa la tête hors de la bâche et regarda le ciel, qui se chargeait de plus en plus.

« Du mauvais temps ? fit-il.

— Oui, mon oncle, répondit Ahmet. Puissions-nous arriver au relais avant que l’orage n’éclate !

— Dès que la pluie commencera à tomber, reprit Kéraban, tu nous rejoindras dans la charrette.

— Et qui me cédera sa place ?

— Bruno ! Ce brave garçon prendra ton cheval…

— Certainement, » ajouta vivement Van Mitten, qui aurait eu mauvaise grâce à refuser… pour son fidèle serviteur.