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KÉRABAN-LE-TÊTU.

loisir d’étudier, ou plutôt on ne le lui laissait pas. Et alors Bruno de revenir à la charge, de relancer son maître, afin que celui-ci empruntât au seigneur Kéraban ce qu’il fallait pour se séparer de lui.

« À Choppa ! » répondait invariablement Van Mitten.

On se dirigea donc vers Choppa. Mais là, trouverait-on un moyen de locomotion, un véhicule quelconque, pour remplacer la confortable chaise, brisée au railway de Poti ?

C’était une assez grave complication. Il y avait encore près de deux cent cinquante lieues à faire, et dix-sept jours seulement jusqu’à cette date du 30 courant. Or, c’était à cette date que le seigneur Kéraban devait être de retour ! C’était à cette date qu’Ahmet comptait retrouver à la villa de Scutari la jeune Amasia qui l’y attendrait pour la célébration du mariage ! On comprend donc que l’oncle et le neveu fussent non moins impatients l’un que l’autre. De là, un très sérieux embarras sur la manière dont s’accomplirait cette seconde moitié du voyage.

De retrouver une chaise de poste ou tout simplement une voiture dans ces petites bourgades perdues de l’Asie Mineure, il n’y fallait point compter.