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KÉRABAN-LE-TÊTU.

venait de brouetter de la sorte avait bien droit à la moitié des bravos que l’Asie, en leur honneur, envoyait à l’Europe.

Mais, quel cri fut alors poussé par Ahmet ! Devait-il, pouvait-il en croire ses yeux ? Ce compagnon du célèbre acrobate, après avoir serré la main de Storchi, s’était arrêté devant lui et le regardait en souriant.

« Kéraban, mon oncle Kéraban !… » s’écria Ahmet, pendant que les deux jeunes filles, Saraboul, Van Mitten, Yanar, Sélim, Bruno, tous se pressaient à ses côtés.

C’était le seigneur Kéraban en personne !

« Moi-même, mes amis, répondit-il avec l’accent du triomphe, moi-même qui ai trouvé ce brave gymnaste prêt à partir, moi qui ai pris la place de son compagnon, moi qui ai passé le Bosphore !… non !… par-dessus le Bosphore, pour venir signer à ton contrat, neveu Ahmet !

— Ah ! seigneur Kéraban !… mon oncle ! s’écriait Amasia. Je savais bien que vous ne nous abandonneriez pas !

— C’est bien, cela ! répétait Nedjeb en battant des mains.

— Quel homme ! dit Van Mitten ! On ne trou-