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KÉRABAN-LE-TÊTU.

jour assigné au mariage de ma fille pour qu’elle puisse entrer en possession de la fortune qui lui a été léguée ! Il faut donc, sans perdre un instant, nous rendre chez le juge qui recevra le contrat à Constantinople !

— Partons ! dit Ahmet en se dirigeant vers la porte.

— Partons ! ajouta Amasia qui le suivait déjà.

— Seigneur Kéraban, est-ce que cela vous contrarierait de nous accompagner ? » demanda la jeune fille.

Le seigneur Kéraban était immobile et silencieux.

« Eh bien, mon oncle ? dit Ahmet en revenant.

— Vous ne venez pas ? dit Sélim.

— Faut-il donc que j’emploie la force ? ajouta Amasia, qui prit doucement le bras de Kéraban.

— J’ai fait préparer un caïque, dit Sélim, et nous n’avons qu’à traverser le Bosphore !

— Le Bosphore ? » s’écria Kéraban.

Puis, d’un ton sec :

« Un instant ! dit-il, Sélim, est-ce que cette taxe de dix paras par tête est toujours exigée de ceux qui traversent le Bosphore ?

— Oui, sans doute, ami Kéraban, dit Sélim. Mais, maintenant que vous avez joué ce bon tour