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KÉRABAN-LE-TÊTU.

serve. Et, d’abord, madame Saraboul, il n’y a pas eu attentat !

— Vraiment ? dit Yanar.

— Non, reprit Van Mitten, mais une erreur ! Nous nous sommes, ou plutôt, sur un faux et peut-être perfide renseignement, je me suis trompé de chambre !

— En vérité ! fit Saraboul.

— Un simple malentendu qu’il m’a fallu, sous peine de prison, réparer par un mariage… hâtif !

— Hâtif ou non !… répliqua Saraboul, vous n’en êtes pas moins marié… marié avec moi ! Et, croyez-le bien, monsieur, ce qui a été commencé à Trébizonde, s’achèvera au Kurdistan !

— Oui !… Parlons-en du Kurdistan !… répondit Van Mitten, qui commençait à se monter.

— Et, comme je m’aperçois que la société de vos amis vous rend peu aimable à mon égard, aujourd’hui même nous quitterons Scutari, et nous partirons pour Mossoul, où je saurai bien vous infuser un peu de sang kurde dans les veines !

— Je proteste ! s’écria Van Mitten.

— Encore un mot, et nous partons à l’instant !

— Vous partirez, madame Saraboul ! répondit Van Mitten, dont la voix prit une inflexion légère-