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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Que faites-vous là ? Vous ne nous avez pas amenés à Scutari pour n’y rien voir, j’imagine ! Montrez-nous donc le Bosphore comme nous vous montrerons dans quelques jours le Kurdistan ! »

À ce nom redouté, le Hollandais tressauta comme s’il eût reçu la secousse d’une pile électrique.

« Allons, venez, seigneur Van Mitten ! reprit Saraboul en l’obligeant à se lever.

— À vos ordres… belle Saraboul !… Je suis entièrement à vos ordres ! » répondit Van Mitten.

Et, mentalement, il se disait et se redisait.

« Comment lui apprendre ?… »

À ce moment, la jeune Zingare, après avoir ouvert une des grandes baies du salon, qu’une riche tenture abritait des rayons du soleil, s’écriait joyeusement :

« Voyez !… Voyez !… Scutari est en grande animation !… ce sera très intéressant de s’y promener aujourd’hui ! »

Les hôtes de la villa s’étaient avancés près des fenêtres.

« En effet, dit Kéraban, le Bosphore est couvert d’embarcations pavoisées ! Sur les places et dans les rues, j’aperçois des acrobates, des jongleurs !…