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KÉRABAN-LE-TÊTU.

vansérail de Rissar, l’honneur de la noble Saraboul n’a jamais, de son fait, couru l’ombre d’un danger !

— Jamais, oncle Kéraban, et il est clair que cette tendre veuve cherchait à se remarier à tout prix !

— Sans doute, Ahmet. Aussi n’a-t-elle pas hésité à mettre la main sur ce bon Van Mitten !

— Une main de fer, oncle Kéraban !

— D’acier ! répliqua Kéraban.

— Mais enfin, mon oncle, s’il s’agit tout à l’heure de défaire ce faux mariage…

— Il s’agit aussi d’en faire un vrai, n’est-ce pas ? répondit Kéraban, en tournant et retournant ses mains l’une sur l’autre comme s’il les eût savonnées.

— Oui… le mien ! dit Ahmet.

— Le nôtre ! ajouta la jeune fille, qui venait de s’approcher. Nous l’avons bien mérité ?

— Bien mérité, dit Sélim.

— Oui, ma petite Amasia, répondit Kéraban, mérité dix fois, cent fois, mille fois ! Ah ! chère enfant ! quand je songe que, par ma faute, par mon entêtement, tu as failli…

— Bon ! Ne parlons plus de cela ! dit Ahmet.