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KÉRABAN-LE-TÊTU.

farouche que jamais, sans qu’on pût savoir pourquoi ; la noble Saraboul, aussi impérieuse qu’elle eût pu l’être dans la capitale du Kurdistan ; Van Mitten enfin, assez préoccupé de l’issue de cette aventure.

Si Bruno constatait déjà une certaine amélioration dans son embonpoint, ce n’était pas sans raison. Il y avait eu un déjeuner aussi abondant que magnifique. Ce n’était pas le fameux dîner auquel le seigneur Kéraban avait invité son ami Van Mitten, six semaines auparavant ; mais, pour être devenu un déjeuner, il n’en avait pas été moins superbe. Et maintenant, tous les convives, réunis dans le plus charmant salon de la villa, dont les larges baies s’ouvraient sur le Bosphore, achevaient, dans une conversation animée, de se congratuler les uns les autres.

« Mon cher Van Mitten, dit le seigneur Kéraban, qui allait, venait, serrant la main à ses hôtes, c’était un dîner auquel je vous avais invité, mais il ne faut pas m’en vouloir si l’heure nous a obligés à…

— Je ne me plains pas, ami Kéraban, répondit le Hollandais. Votre cuisinier a bien fait les choses !