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KÉRABAN-LE-TÊTU.

misérable qui a fait enlever Amasia, et c’est à moi qu’il appartient !

— Part à deux, neveu Ahmet, part à deux, répondit Kéraban, et qu’Allah nous vienne en aide ! »

À peine le seigneur Kéraban, Ahmet et leurs compagnons avaient-ils remonté le défilé d’une cinquantaine de pas, que le sommet des roches se couronnait d’assaillants. Des cris étaient jetés dans l’air, des coups de feu éclataient de toutes parts.

« En arrière ! En arrière ! » cria Ahmet, qui fit reculer tout son monde jusqu’à la lisière du campement.

Il était trop tard pour abandonner les gorges de Nérissa, trop tard pour aller chercher sur les plateaux supérieurs une meilleure position défensive. Les hommes à la solde de Saffar, au nombre d’une douzaine, venaient d’attaquer. Leur chef les excitait à cette criminelle agression, et, dans la situation qu’ils occupaient, tout l’avantage était pour eux.

Le sort du seigneur Kéraban et de ses compagnons était donc absolument à leur merci.

« À nous ! à nous ! cria Ahmet, dont la voix domina le tumulte.