par derrière… L’âne recula plutôt qu’il n’avança.
« Ah ! tu t’entêtes ! s’écria Kéraban, qui commençait à se fâcher sérieusement.
— Bon ! murmura Bruno, têtu contre têtu !
— Tu me résistes… à moi ? reprit Kéraban.
— Votre maître a trouvé le sien ! dit Bruno à Nizib, en prenant soin de n’être point entendu.
— Cela m’étonnerait ! » répondit Nizib sur le même ton.
Cependant, Ahmet répétait avec impatience :
« Mais il faut partir !… Nous ne pouvons tarder d’une minute… quitte à abandonner cet âne !
— Moi !… lui céder !… jamais ! » s’écria Kéraban.
Et, prenant la tête du baudet par les oreilles, puis, les secouant comme s’il eût voulu les arracher :
« Marcheras-tu ? » s’écria-t-il.
L’âne ne bougea pas.
« Ah ! tu ne veux pas m’obéir !… dit Kéraban. Eh bien, je saurai t’y forcer quand même ! »
Et voilà Kéraban courant à l’entrée de la caverne, et y ramassant quelques poignées d’herbe sèche, dont il fit une petite botte qu’il présenta à l’âne. Celui-ci fit un pas en avant.