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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Cet homme est mort, dit-il, et il nous l’aurait fallu vivant. »

Nedjeb l’avait rejoint, et, aussitôt de s’écrier :

« Mais… cet homme… c’est… »

Amasia venait de s’approcher à son tour :

« Oui !… C’est lui !… C’est Yarhud ! dit-elle. C’est le capitaine de la Guïdare !

— Yarhud ? s’écria Kéraban.

— Ah ! j’avais donc raison ! dit Ahmet.

— Oui !… reprit Amasia. C’est bien cet homme qui nous a enlevées de la maison de mon père !

— Je le reconnais, ajouta Ahmet, je le reconnais, moi aussi ! C’est lui qui est venu à la villa nous offrir ses marchandises, quelques instants avant mon départ !… Mais il ne peut être seul !… Toute une bande de malfaiteurs est sur nos traces !… Et pour nous mettre dans l’impossibilité de continuer notre route, ils viennent d’enlever nos chevaux !

— Nos chevaux enlevés ! s’écria Saraboul.

— Rien de tout cela ne nous serait arrivé, si nous avions repris la route du Kurdistan ! » ajouta le seigneur Yanar.

Et son regard, pesant sur Van Mitten, semblait rendre le pauvre homme responsable de toutes ces complications.