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KÉRABAN-LE-TÊTU.

puis redressé, et, voyant Ahmet à demi-courbé encore, il se jeta sur lui.

Amasia, clouée sur place par la terreur, eut cependant encore la force de crier :

« Ahmet !… Ahmet !… »

L’espion, un couteau à la main, allait frapper son adversaire ; mais Kéraban, épaulant son fusil, tira.

L’espion, atteint mortellement en pleine poitrine, laissa tomber son poignard et roula jusqu’à terre.

Un instant après, Amasia était dans les bras d’Ahmet qui, se laissant glisser du haut de la roche, venait de la rejoindre.

Cependant, tous les hôtes de la caverne venaient d’en sortir au bruit de la détonation, — tous, sauf le guide.

Le seigneur Kéraban, brandissant son arme, s’écriait :

« Par Allah ! voilà un maître coup de feu !

— Encore des dangers ! murmura Bruno.

— Ne me quittez pas, Van Mitten ! dit l’énergique Saraboul en saisissant le bras de son fiancé.

— Il ne vous quittera pas, ma sœur ! » répondit résolument le seigneur Yanar.

Cependant, Ahmet s’était approché du corps de l’espion.