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KÉRABAN-LE-TÊTU.

-vous !… Je suis bien armé, et, à la première alerte…

— Je te dis que je veillerai, moi aussi ! reprit Kéraban. Il ne sera pas dit que la folie d’un têtu de mon espèce aura pu amener quelque nouvelle catastrophe !

— Non, ne vous fatiguez pas inutilement !… Le guide, sur mon ordre, doit passer la nuit dans la caverne !… Rentrez !

— Je ne rentrerai pas !

— Mon oncle…

— À la fin, vas-tu me contrarier là-dessus ! répliqua Kéraban. Ah ! prends garde, Ahmet ! Il y a longtemps que personne ne m’a tenu tête !

— Soit, mon oncle, soit ! Nous veillerons ensemble !

— Oui ! une veillée sous les armes, et malheur à qui s’approchera de notre campement ! »

Le seigneur Kéraban et Ahmet, allant et venant, les regards attachés sur l’étroite passe, écoutant les moindres bruits qui auraient pu se propager au milieu de cette nuit si calme, firent donc bonne et fidèle garde à l’entrée de la caverne.

Deux heures se passèrent ainsi, puis, une heure encore. Rien de suspect ne s’était produit, qui fût de nature à justifier les soupçons du seigneur