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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Van Mitten secoua la tête négativement.

« À cela, il n’y a qu’un empêchement, dit-il.

— Lequel ? demanda Bruno.

— C’est que j’ai quitté Constantinople, à peu près sans argent, et que maintenant, ma bourse est vide !

— Ne pouvez-vous, mon maître, faire venir une somme suffisante de la banque de Constantinople ?

— Non, Bruno, c’est impossible ! Le dépôt de ce que je possède à Rotterdam ne peut pas être déjà fait…

— En sorte que pour avoir l’argent nécessaire à notre retour ?… demanda Bruno.

— Il faut de toute nécessité que je m’adresse à mon ami Kéraban ! » répondit Van Mitten.

Voilà qui n’était pas pour rassurer Bruno. Si son maître revoyait le seigneur Kéraban, s’il lui faisait part de son projet, il y aurait discussion, et Van Mitten ne serait pas le plus fort. Mais comment faire ? S’adresser directement au jeune Ahmet ? Non ! ce serait inutile ! Ahmet ne prendrait jamais sur lui de fournir à Van Mitten les moyens d’abandonner son oncle ! Donc il n’y fallait point songer.

Enfin, voici ce qui fut décidé entre le maître et le serviteur, après un long débat. On quitterait Poti