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KÉRABAN-LE-TÊTU.

l’accompagna, afin de reconnaître les lieux et s’assurer que, de ce côté, il n’y avait aucun danger à craindre.

En effet, Ahmet ne vit rien de suspect. La prairie, que fermaient dans l’ouest quelques collines longuement ondulées, était absolument déserte. À sa tombée, la nuit était calme, et la lune, qui devait se lever vers onze heures, allait bientôt l’emplir d’une suffisante clarté. Quelques étoiles brillaient entre de hauts nuages, immobiles et comme endormis dans les hautes zones du ciel. Pas un souffle ne traversait l’atmosphère, pas un bruit ne se faisait entendre à travers l’espace.

Ahmet observa avec la plus extrême attention l’horizon sur tout son périmètre. Quelque feu, ce soir-là, allait-il apparaître encore à la crête des collines environnantes ? Quelque signal serait-il fait que le guide viendrait plus tard surprendre ?…

Aucun feu ne se montra sur la lisière de la prairie. Aucun signal ne fut envoyé du lointain de la plaine.

Ahmet recommanda à Nizib de veiller avec la plus grande vigilance. Il lui enjoignit de revenir sans