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KÉRABAN-LE-TÊTU.

fameux sac historique ! Mais on l’a dit, le temps et l’argent lui faisaient défaut, et, sans confier à personne, — pas même à la noble Saraboul, — le sujet de sa rêverie, il s’en tint à ses regrets d’archéologue.

Le lendemain matin, 26 septembre, cette ancienne métropole des Génois, qui n’est plus aujourd’hui qu’un assez misérable village, où se fabriquent quelques jouets d’enfants, était quittée dès l’aube. Trois ou quatre lieues plus loin, c’était la bourgade de Bartan dont on dépassait les limites, puis, dans l’après-midi, celle de Filias, puis, à la tombée du soir, celle d’Ozina, et, vers minuit enfin, la bourgade d’Éregli.

On s’y reposa jusqu’au petit jour. En somme, c’était peu, car les chevaux, sans parler des voyageurs, commençaient à être sérieusement fatigués par les exigences d’une si longue traite, qui ne leur avait laissé que de rares répits depuis Trébizonde. Mais quatre jours restaient pour atteindre le terme de cet itinéraire, — quatre jours seulement, — les 27, 28, 29 et 30 septembre. Et encore, cette dernière journée, fallait-il la déduire, puisqu’elle devait être employée d’une toute autre façon. Si le 30, dès les premières heures du matin, le seigneur Kéraban et