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KÉRABAN-LE-TÊTU.

l’autre par le guide, qui tantôt galopait aux portières des talikas, conduites en poste, tantôt éclairait la route par quelque pointe en avant.

Comme le pays pouvait ne pas être très sûr, les voyageurs s’étaient munis de fusils et de revolvers, sans compter les armes qui figuraient d’ordinaire aux ceintures du seigneur Yanar et de sa sœur, et les fameux pistolets rateurs du seigneur Kéraban. Ahmet, bien que le guide lui assurât qu’il n’y avait rien à craindre sur ces routes, avait voulu se précautionner contre toute agression.

En somme, deux cents lieues environ à faire en douze jours avec ces moyens de transport, même sans relayer dans une contrée où les maisons de poste étaient rares, même en laissant aux chevaux le repos de chaque nuit, il n’y avait rien là qui fût absolument difficile. Donc, à moins d’accidents imprévus ou improbables, ce voyage circulaire devait s’achever dans les délais voulus.

Le pays qui s’étend depuis Trébizonde jusqu’à Sinope est appelé Djanik par les Turcs. C’est au delà que commence l’Anatolie proprement dite, l’ancienne Bythinie, devenue l’un des plus vastes pachaliks de la Turquie d’Asie, qui comprend la partie ouest de l’ancienne Asie Mineure avec Kou-