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KÉRABAN-LE-TÊTU.

régions pour les avoir parcourues toute sa vie, rien de plus rassurant au point de vue d’un voyage qui devait s’exécuter dans les plus grandes conditions de célérité.

Le loupeur était donc le guide du seigneur Kéraban et de ses compagnons. À lui de prendre la direction de la petite troupe. Il choisirait les lieux de halte, il organiserait les campements, il veillerait à la sûreté de tous, et lorsqu’on lui promit de doubler son salaire sous condition d’arriver à Scutari dans les délais voulus :

« Le seigneur Kéraban peut être assuré de tout mon zèle, répondit-il, et puisqu’il me propose double prix pour payer mes services, moi, je m’engage à ne lui rien réclamer si, avant douze jours, il n’est pas de retour à sa villa de Scutari.

— Par Mahomet, voilà un homme qui me va ! dit Kéraban, lorsqu’il rapporta ce propos à son neveu.

— Oui, répondit Ahmet, mais, si bon guide qu’il soit, mon oncle, n’oublions pas qu’il ne faut pas s’aventurer imprudemment sur ces routes de l’Anatolie !

— Ah ! toujours tes craintes !

— Oncle Kéraban, je ne nous croirai véritable-