mariage religieux, par laquelle s’achève l’union des époux. Au Kurdistan, après les fiançailles, le mari n’est encore, il est vrai, qu’un fiancé, mais c’est un fiancé absolument lié à celle qu’il a choisie, — ou à celle qui l’a choisi, comme dans le présent cas.
C’est ce qui fut bien et dûment expliqué à Van Mitten par le seigneur Yanar, qui finit en disant :
« Donc, fiancé à Trébizonde !
— Et mari à Mossoul ! » ajouta tendrement la noble Kurde.
Et à part, Scarpante, au moment où il quittait le caravansérail dont la porte venait d’être ouverte, prononçait ces paroles grosses de menaces pour l’avenir :
« La ruse a échoué !… À la force, maintenant ! »
Puis, il disparaissait, sans avoir été remarqué ni du seigneur Kéraban ni d’aucun des siens.
« Pauvre monsieur Van Mitten ! répétait Ahmet, en voyant la mine toute déconfite du Hollandais.
— Bon ! répondit Kéraban, il faut en rire ! Fiançailles nulles ! Dans dix jours, il n’en sera plus question ! Cela ne compte pas !
— Évidemment, mon oncle, mais, en attendant, d’être fiancé pendant dix jours à cette impérieuse Kurde, cela compte ! »