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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Ces voyageurs, seraient-ce Ahmet et ses compagnons ? demanda-t-il, en s’adressant au capitaine maltais.

— Ce sont eux ! répondit Yarhud, qui recula vivement, afin de n’être point reconnu.

— Eux ? s’écria le seigneur Saffar, en s’avançant à son tour, mais sans sortir de la cour du caravansérail.

— Oui !… répondit Yarhud, voilà bien Ahmet, sa fiancée, sa suivante… les deux serviteurs…

— Tenons-nous sur nos gardes ! dit Scarpante, en faisant signe à Yarhud de se cacher.

— Et déjà vous pouvez entendre la voix du seigneur Kéraban ? reprit le capitaine maltais.

— Kéraban ?… » s’écria vivement Saffar. Et il se précipita vers la porte.

« Mais qu’avez-vous donc, seigneur Saffar ? demanda Scarpante, très surpris, et pourquoi ce nom de Kéraban vous cause-t-il une telle émotion ?

— Lui !… C’est bien lui !… répondit Saffar. C’est ce voyageur, avec lequel je me suis déjà rencontré au railway du Caucase,… qui a voulu me tenir tête et empêcher mes chevaux de passer !

— Il vous connaît ?

— Oui… et il ne me serait pas difficile de