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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Oui… seigneur !… Sans doute, des malfaiteurs ont tenté de s’introduire, la nuit dernière, dans la chambre de votre noble sœur, mais enfin ils n’ont rien dérobé…

— Rien !… répondit le seigneur Yanar, rien… en effet, mais grâce au courage de ma sœur, grâce à son énergie ! N’est-elle pas aussi habile à manier un pistolet qu’un yatagan ?

— Aussi, reprit maître Kidros, ces malfaiteurs, quels qu’ils soient, ont-ils pris la fuite !

— Et ils ont bien fait, maître Kidros ! La noble, la vaillante Saraboul en eût exterminé deux sur deux, quatre sur quatre ! C’est pourquoi, cette nuit encore, elle restera armée comme je le suis moi-même, et malheur à quiconque oserait s’approcher de sa chambre !

— Vous comprenez bien, seigneur Yanar, reprit maître Kidros, qu’il n’y a plus rien à craindre, et que ces voleurs, — si ce sont des voleurs, — ne se hasarderont plus à…

— Comment ! si ce sont des voleurs ! s’écria le seigneur Yanar d’une voix de tonnerre. Et que voulez-vous qu’ils soient, ces bandits ?

— Peut-être… quelques présomptueux… quelques fous !… répondit Kidros, qui cherchait à dé-