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KÉRABAN-LE-TÊTU.

en route pour les provinces de l’Est, Arménie, Perse ou Kurdistan. Une vingtaine de chambres étaient retenues, et leurs hôtes, pour la plupart, y prenaient déjà leur repos.

Vers neuf heures, deux hommes seulement se promenaient dans la cour. Ils causaient avec vivacité et n’interrompaient leur conversation que pour aller au dehors jeter un regard impatient.

Ces deux hommes, vêtus de costumes très simples, de manière à ne point attirer l’attention des passants ou des voyageurs, étaient le seigneur Saffar et son intendant Scarpante.

« Je vous le répète, seigneur Saffar, disait ce dernier, c’est ici le caravansérail de Rissar ! C’est ici et aujourd’hui même que la lettre de Yarhud nous donne rendez-vous !

— Le chien ! s’écria Saffar. Comment se fait-il qu’il ne soit pas encore arrivé ?

— Il ne peut tarder maintenant ?

— Et pourquoi cette idée d’amener ici la jeune Amasia, au lieu de la conduire directement à Trébizonde ? »

Saffar et Scarpante, on le voit, ignoraient le naufrage de la Guïdare et quelles en avaient été les conséquences.