violentes et variées de leurs pompons et de leurs tresses agrémentées de coquillages. Ces caravanes venaient de la Perse ou y retournaient.
Le littoral n’était pas plus désert que les routes. Toute une population de pêcheurs et chasseurs s’y était donné rendez-vous. Les pêcheurs, à la tombée de la nuit, avec leur barque dont l’arrière s’éclaire d’une résine enflammée, y prennent, par quantités considérables, cette espèce d’anchois, le « khamsi », dont il se fait une consommation prodigieuse sur toute la côte anatolienne, et jusque dans les provinces de l’Arménie centrale. Quant aux chasseurs, ils n’ont rien à envier aux pêcheurs de khamsi pour l’abondance du gibier qu’ils recherchent de préférence. Des milliers d’oiseaux de mer de l’espèce des grèbes, des « koukarinas », pullulent sur les rivages de cette portion de l’Asie Mineure. Aussi, est-ce par centaines de mille qu’ils fournissent des peaux fort recherchées, dont le prix assez élevé compense le déplacement, le temps, la fatigue, sans parler de ce que coûte la poudre employée à leur donner la chasse.
Vers trois heures après midi, la petite caravane fit halte à la bourgade de Mapavra, à l’embouchure de la rivière de ce nom, dont les eaux claires se