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KÉRABAN-LE-TÊTU.

avait agi le capitaine de la tartane, ni, — ce qu’Ahmet eût désiré surtout apprendre, — où devait les conduire la Guïdare.

Quant à la traversée, elle avait d’abord été bonne, mais lente, à cause des calmes qui s’étaient maintenus pendant une période de plusieurs jours. Il n’avait été que trop visible combien ces retards contrariaient le capitaine, peu enclin à dissimuler son impatience. Les deux jeunes filles en avaient donc conclu — Ahmet et le seigneur Kéraban furent de cette opinion — que Yarhud s’était engagé à arriver dans un délai convenu… mais où ?… Cela, on l’ignorait, bien qu’il fût certain que c’était en quelque port de l’Asie Mineure que la Guïdare devait être attendue.

Enfin, les calmes cessèrent, et la tartane put reprendre sa marche vers l’est, ou, comme le dit Amasia, dans la direction du lever du soleil. Elle fit route ainsi pendant deux semaines, sans incidents ; plusieurs fois, elle croisa, soit des navires à voiles, bâtiments de guerre ou de commerce, soit de ces rapides steamers qui coupent de leurs itinéraires réguliers cette immense aire de la mer Noire ; mais alors, le capitaine Yarhud obligeait ses prisonnières à redescendre dans leur chambre,