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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Comment pourrait-il en être autrement avec ce diable d’homme ! répondit Van Mitten.

— Nous allons faire le tour de la mer Noire ?

— À moins que mon ami Kéraban ne change d’avis en route, ce qui n’est guère probable !

— De toutes les têtes de Turc sur lesquelles on tape dans les foires, répondit Bruno, je ne crois pas qu’il puisse jamais s’en trouver une aussi dure que celle-là !

— Ta comparaison, si elle n’est pas respectueuse, est très juste, Bruno, répliqua Van Mitten. Aussi, comme je me briserais le poing sur cette tête, je me dispenserai, à l’avenir, de frapper dessus !

— J’espérais pourtant me reposer à Constantinople, mon maître ! reprit Bruno ! Les voyages et moi…

— Ce n’est point un voyage, Bruno, répondit Van Mitten, c’est tout simplement un autre chemin que prend mon ami Kéraban pour rentrer dîner chez lui ! »

Cette façon d’envisager les choses ne rendit pas le calme à Bruno. Il n’aimait pas les déplacements, et il allait se déplacer pendant des semaines, des mois peut-être, à travers quelques pays variés, ce qui l’intéressait assez peu, mais difficiles et même