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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Eh bien, Van Mitten, pour peu qu’il fasse une légère brise, j’ai le mal de mer quand je le traverse dans mon caïque !

— Le mal de mer ?

— Je l’aurais sur un étang ! Je l’aurais sur une baignoire ! Osez donc, maintenant, me parler de prendre cette route ! Osez me proposer de fréter un chébec, une tartane, une caravelle, ou tout autre machine écœurante de cette espèce ! Osez-le ! »

Il va sans dire que le digne Hollandais ne l’osa point, et que la question d’une traversée par mer fut abandonnée.

Alors, comment voyagerait-on ? Les communications sont assez difficiles, — au moins dans la Turquie proprement dite, — mais elles ne sont point impossibles. Sur les routes ordinaires, on trouve des relais de poste, et rien n’empêche de voyager à cheval, avec ses provisions, son campement, sa cantine, sous la conduite d’un guide, à moins qu’on ne se mette à la suite du tatar, c’est-à-dire du courrier chargé du service postal ; mais, comme ce courrier ne doit employer qu’un temps limité pour aller d’un point à un autre, le suivre est très fatigant, pour ne pas dire impraticable, à qui n’a pas l’habitude de ces longues traites.