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KÉRABAN-LE-TÊTU.

dessous de la station de Sakario. Là s’ouvrait un passage à niveau qu’il fallait nécessairement franchir, si l’on voulait, en abrégeant la route, rejoindre Poti par la rive gauche du fleuve.

Les chevaux vinrent donc s’arrêter devant la barrière du railway, qui était fermée.

Les glaces du coupé avaient été baissées, de telle sorte que le seigneur Kéraban et ses deux compagnons étaient à même de voir ce qui se passait devant eux.

Le postillon commença par héler le garde-barrière, qui ne parut point tout d’abord.

Kéraban mit la tête à la portière.

« Est-ce que cette maudite compagnie de chemin de fer, s’écria-t-il, va encore nous faire perdre notre temps ? Pourquoi cette barrière est-elle fermée aux voitures ?

— Sans doute parce qu’un train va bientôt passer ! fit simplement observer Van Mitten.

— Pourquoi viendrait-il un train ? » répliqua Kéraban.

Le postillon continuait d’appeler, sans résultat. Personne ne paraissait à la porte de la maisonnette du gardien.

« Qu’Allah lui torde le cou ! s’écria Kéraban. S’il