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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Déjà hors du lit ? dit Van Mitten, en apercevant Ahmet, qui allait sortir ! Est-ce que mon jeune ami a l’intention de m’accompagner dans ma promenade matinale ?

— En ai-je le temps, monsieur Van Mitten ? répondit Ahmet. Ne faut-il pas que je m’occupe de renouveler nos provisions de voyage ? Nous ne tarderons pas à franchir la frontière russo-turque, et il ne sera pas aisé de se ravitailler dans les déserts du Lazistan et de l’Anatolie ! Vous voyez donc bien que je n’ai pas un instant à perdre !

— Mais, cela fait, répondit le Hollandais, ne pourrez-vous disposer de quelques heures ?…

— Cela fait, monsieur Van Mitten, j’aurai à visiter notre chaise de poste, à m’entendre avec un charron pour qu’il en resserre les écrous, qu’il graisse les essieux, qu’il voie si le frein n’a pas joué, et qu’il change la chaîne du sabot. Il ne faut pas, au delà de la frontière, que nous ayons besoin de nous réparer ! J’entends donc remettre la chaise en parfait état, et je compte bien qu’elle finira avec nous cet étonnant voyage !

— Bien ! Mais cela fait ?… répéta Van Mitten.

— Cela fait, j’aurai à m’occuper du relais, et j’irai à la maison de poste pour régler tout cela !