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KÉRABAN-LE-TÊTU.

ginsk, à minuit la bourgade de Nebugsk, le lendemain, à huit heures, la bourgade de Golowinsk, à onze heures la bourgade de Lachowsk, et, deux heures après, la bourgade de Ducha.

Ahmet aurait eu mauvaise grâce à se plaindre. Le voyage s’accomplissait sans accidents, — ce qui lui agréait fort, mais sans incidents, — ce qui ne laissait pas de contrarier Van Mitten. Ses tablettes ne se surchargeaient, en effet, que de fastidieux noms géographiques. Pas un aperçu nouveau, pas une impression digne de fixer le souvenir !

À Ducha, la chaise dut stationner deux heures, pendant que le maître de poste allait quérir ses chevaux, envoyés au pâturage.

« Eh bien, dit Kéraban, dînons aussi confortablement et aussi longuement que le comportent les circonstances.

— Oui, dînons, répondit Van Mitten.

— Et dînons bien, si c’est possible ! murmura Bruno, en regardant son ventre amaigri.

— Peut-être cette halte, reprit le Hollandais, nous donnera-t-elle un peu de l’imprévu qui manque à notre voyage ! Je pense que mon jeune ami Ahmet nous permettra de respirer ?…

— Jusqu’à l’arrivée des chevaux, répondit Ahmet.