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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Turquie et de la Perse, au point de contact de ce mont Ararat où, suivant la Bible, l’arche de Noé vint atterrir après le déluge.

Les tribus diverses sont nombreuses, qui habitent ou parcourent cette importante région. Elles appartiennent aux races kaztevel, arménienne, tscherkesse, tschetschène, lesghienne. Au nord, il y a des Kalmouks, des Nogaïs, des Tatars de race mongole ; au sud, il y a des Tatars de race turque, des Kurdes et des Cosaques.

S’il faut en croire les savants les plus compétents en pareille matière, c’est de cette contrée demi-européenne, demi-asiatique, que serait sortie la race blanche, qui peuple aujourd’hui l’Asie et l’Europe. Aussi lui ont-ils donné le nom de « race caucasienne ».

Trois grandes routes russes traversent cette énorme barrière, que dominent les cimes du Chat-Elbrouz à quatre mille mètres, du Kazbek à quatre mille huit cents, — altitude du mont Blanc, — de l’Elbrouz à cinq mille six cents mètres.

La première de ces routes, d’une double importance stratégique et commerciale, va de Taman à Poti, le long du littoral de la mer Noire ; la deuxième, de Mosdok à Tiflis, en passant par le