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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Ses compagnons s’arrêtèrent.

Kéraban entra dans le bac.

Ses compagnons y entrèrent à sa suite.

Kéraban monta dans la chaise de poste.

Les autres y montèrent à sa suite.

Puis le bac fut démarré, il déborda, et le courant le porta vers la côte opposée.

Kéraban ne parlait pas, et chacun imitait son silence.

Les eaux étaient heureusement fort calmes, et les bateliers n’eurent aucune peine à diriger leur bac, tantôt au moyen de longues gaffes, tantôt avec de larges pelles, suivant les exigences du fond.

Cependant, il y eut un moment où l’on put craindre que quelque accident se produisit.

En effet, un léger courant, détourné par la flèche sud de la baie de Taman, avait saisi obliquement le bac. Au lieu d’atterrir à cette pointe, il fut menacé d’être entraîné jusqu’au fond de la baie. C’eût été cinq lieues à franchir au lieu d’une, et le seigneur Kéraban, dont l’impatience se manifestait visiblement, allait peut-être donner l’ordre de revenir en arrière.

Mais les bateliers, auxquels Ahmet, avant l’em-