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KÉRABAN-LE-TÊTU.

tin, le consciencieux Van Mitten se leva en même temps que le soleil, afin de visiter la ville. Il trouva, cette fois, Ahmet prêt à l’accompagner.

Tous deux s’en allèrent donc à travers les larges rues de Kertsch, bordées de trottoirs dallés, où fourmillaient des chiens vagabonds, qu’un bohémien, exécuteur patenté de ces basses œuvres, est chargé d’assommer à coups de bâton. Mais, sans doute, le bourreau avait passé une partie de la nuit à boire, car Ahmet et le Hollandais eurent quelque peine à échapper aux crocs de ces dangereuses bêtes.

Le quai de pierre, construit sur la mer, au fond de la baie formée par un retour de la côte, qui se prolonge jusqu’aux rives du détroit, leur permit de se promener plus aisément. Là s’élèvent le palais du gouverneur et la maison de la douane. Un peu au large, par suite du manque d’eau, sont mouillés les navires, auxquels le port de Kertsch offre un bon ancrage, non loin du lazaret. Ce port est devenu assez commerçant, depuis la cession de la ville à la Russie en 1774, et on y trouve un vaste entrepôt de ce sel que fournissent les salines de Pérékop.

« Avons-nous le temps de monter là ? dit Van