Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.

220
KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Il y en avait, au contraire !…

— Il y en avait ?… répéta le maître de poste.

— Sans doute, puisque je devais arriver ! »

Que peut-on répondre à des arguments de cette valeur ? Van Mitten voulut intervenir : il en fut pour une bourrade de son ami. Quant au maître de poste, après avoir regardé le seigneur Kéraban d’un air goguenard, il allait rentrer dans sa maison, lorsque celui-ci l’arrêta, en disant :

« Peu importe, après tout ! Que vous ayez des chevaux ou non, il faut que nous partions à l’instant !

— À l’instant ?… répondit le maître de poste. Je vous répète que je n’ai pas de chevaux.

— Trouvez-en !

— Il n’y en a pas à Arabat.

— Trouvez-en deux, trouvez-en un, répondit Kéraban, qui commençait à ne plus se posséder, trouvez-en la moitié d’un… mais trouvez-en !

— Cependant, s’il n’y en a pas ?… crut devoir répéter doucement le conciliant Van Mitten.

— Il faut qu’il y en ait !

— Peut-être pourriez-vous nous procurer un attelage de mules ou mulets ? demanda Ahmet au maître de poste.