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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Eh bien, Ahmet, s’écria-t-il, tu reviens seul ? Faut-il donc que nous allions chercher la chaise au relais ?

— Ce serait malheureusement inutile, mon oncle ! répondit Ahmet. Il n’y a plus un seul cheval !

— Pas de chevaux ?… dit Kéraban.

— Et nous ne pourrons en avoir que demain !

— Que demain ?…

— Oui ! C’est vingt-quatre heures à perdre !

— Vingt-quatre heures à perdre ! s’écria Kéraban, mais j’entends ne pas en perdre dix, pas même cinq, pas même une !

— Cependant, fit observer le Hollandais à son ami, qui se montait déjà, s’il n’y a pas de chevaux ?…

— Il y en aura ! » répondit le seigneur Kéraban. Et sur un signe, tous le suivirent.

Un quart d’heure plus tard, ils atteignaient le relais et s’arrêtaient devant la porte.

Le maître de poste se tenait sur le seuil, dans la nonchalante attitude d’un homme qui sait parfaitement qu’on ne pourra l’obliger à donner ce qu’il n’a pas.

« Vous n’avez plus de chevaux ? demanda Kéraban, d’un ton peu accommodant déjà.