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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Oui, mon neveu, répondit Kéraban. Nous suivrons, sans jamais l’abandonner, la route qui contourne le littoral.

— Et nous nous dirigeons, en ce moment ?…

— Sur Koblewo, à une douzaine de lieues d’Odessa, et je compte bien y arriver ce soir.

— Et une fois à Koblewo ? demanda Ahmet…

— Nous voyagerons toute la nuit, mon neveu, afin d’arriver à Nikolaief demain, vers midi, après avoir franchi les dix-huit lieues qui séparent cette ville de la bourgade.

— Très bien, oncle Kéraban, il s’agit d’aller vite, en effet !… Mais, arrivé à Nikolaief, ne songerez-vous pas à atteindre, en quelques jours seulement, les districts du Caucase ?

— Et comment ?

— En usant des chemins de fer de la Russie méridionale, qui, par Alexandroff et Rostow, nous permettront d’accomplir ainsi un bon tiers de notre voyage.

— Les chemins de fer ? » s’écria Kéraban.

En ce moment, Van Mitten poussa légèrement le coude de son jeune compagnon :

« Inutile ! lui dit-il à mi-voix… Discussion inutile !… Horreur des chemins de fer ! »